Dans son ouvrage Le climat qui cache la forêt : Comment la question climatique occulte les problèmes d’environnement (rue de l’échiquier, 267 p., 2015) Guillaume Sainteny remet le climat à sa place. En effet, la priorité accordée aujourd’hui au climat par les États, les ONG, les médias, est-elle justifiée ? Sa place dans les politiques environnementales n’est-elle pas excessive ? Soulever cette simple question apparaît, en soi, iconoclaste, dégage un parfum de scandale et s’apparente à une démarche politiquement incorrecte, tant il semble communément admis que « la lutte contre le réchauffement climatique » constitue la mère de toutes les batailles environnementales.
Entendons-nous bien : des milliers d’études scientifiques ont mis en évidence un phénomène de changement climatique. Toutefois, cette question a pris, depuis les années 1990, une importance telle qu’elle en vient non seulement à dominer les politiques environnementales, mais aussi à les escamoter voire à leur nuire. Or, si le changement climatique constitue incontestablement un enjeu environnemental majeur, il n’apparaît pas plus important que la pollution de l’air, la pollution de l’eau, l’érosion de la biodiversité voire la dégradation des sols.
Guillaume Sainteny le démontre en comparant, par exemple, le nombre de décès prématurés dus à ces phénomènes, leurs coûts économiques ou encore la hiérarchie des constats et recommandations des grandes organisations internationales.
Appréciation
Un excellent ouvrage qui démontre que consacrer des milliards d’Euros à une seule cause, à savoir l’atténuation espérée du réchauffement climatique, n’est pas la meilleure façon de gérer la planète. Il convient plutôt de favoriser l’adaptation à de nouvelles conditions climatiques, comme ont su le faire les hommes depuis des millénaires.
La priorité politique de limitation d’émission du CO2 ne correspond pas à l’expertise économique comme l’a bien démontré B. Lomborg organisateur du Consensus de Copenhague. : les politiques de contrôle du changement climatiques sont reléguées au dernier rang des 18 priorités étudiées par un panel indépendant d’économistes (cf M. Falque in Futuribles n° 206, mars 2005)
Nul doute que cet ouvrage contribuera à freiner l’hystérie médiatique et politique et à replacer les vrais problèmes environnementaux au cœur des préoccupations des responsables.
Max Falque