Cet article Seul le libéralisme assure le développement durable a été écrit par Erwan Quéinnec au début des années 2000 et publié, en français à l’origine, sur le site internet du Québécois Libre, l’une des rares « webzines » libérales francophones alors disponibles sur la toile. En quelques quinze années, la parole libérale française s’est épanouie et de nombreux sites, instituts et publications ont été progressivement créés, qui promeuvent aujourd’hui une vision individualiste de la société et de l’économie, loin des canons dominant toujours la plupart des médias audio-visuels. À ce titre, le Québécois Libre a probablement revêtu un caractère pionnier et félicitons Erwan Quéinnec d’avoir contribué à la diffusion de l’écologie libérale. .
À l’époque –et encore aujourd’hui- l’idée selon laquelle le capitalisme libéral serait par nature néfaste à l’environnement est pour ainsi dire entérinée par le débat public. Quarante années d’écologisme radical, d’économie de l’environnement (Environmental Economics) et d’économie de l’écologie (Ecological Economics) ont accouché de ce consensus idéologique. À cet unanimisme, le présent article oppose une voix discordante : c’est à la liberté des échanges fondée sur le droit de propriété plutôt qu’à la réglementation, l’impôt ou la politique économique que l’on doit la gestion la plus durable et la plus rationnelle de l’environnement naturel.
L’ICREI est heureux de republier cet article quelques 18 ans après sa parution pour démontrer la permanence d’un courant de pensée au cœur de la francophonie mais aussi témoigner de sa faible influence sur les politiques environnementales en France et au Québec.
Max Falque
NB : Ce site du Québecois libre était alors animé par deux « libertariens » Québécois, Martin Masse et Jasmin Guénette. Durant de nombreuses années, il a publié de nombreux articles en français et an anglais, sur des thèmes très variés, émanant d’auteurs du monde entier. Ces articles sont facilement accessibles sur Internet bien qu’en tant que publication, le Québécois Libre soit aujourd’hui en sommeil.
SEUL LE LIBERALISME ASSURE LE DEVELOPPEMENT DURABLE
Par Erwan Quéinnec
Résumé :
En dépit du « gauchissement » dont nombre de partis verts l’ont accablée, l’écologie est consubstantielle au capitalisme libéral. Ce lien de consubstantialité repose sur le principe d’économie même, qui recommande parcimonie dans l’usage de la propriété et efficience dans la gestion de la production, dans une perspective existentielle de long terme. Un système économique capitaliste fonde en effet la croissance économique sur les gains de productivité, lesquels supposent d’économiser les matières premières, d’optimiser le patrimoine et d’épargner pour investir. Il se distingue en cela d’autres régimes de croissance, fondés sur une intense consommation des facteurs de production, pareil mode de développement économique (non durable) caractérisant notamment les économies socialistes. De surcroît, le libéralisme allant au-delà de la seule justification du « capitalisme », il permet la libre expression d’idées et de tendances qui peuvent orienter la demande vers plus d’appétence pour les biens environnementaux, a fortiori si, le niveau de vie des consommateurs augmentant, leurs aspirations évoluent vers plus de « spiritualité ». Ainsi, le développement économique s’appuie bien mieux et bien plus durablement sur la liberté des échanges et l’appropriation privée des biens environnementaux que sur l’inflation réglementaire et fiscale caractéristique des économies « mixtes » contemporaines.
E.Q.