Dans la Revue des Deux Mondes, Max Falque s’interroge sur la coalition contre nature entre militants écologistes et grandes entreprises, qui appuient la réglementation environnementale. Il s’appuie sur l’analyse de Bruce Yandle dans son célèbre article On Bootlegers and Baptists. L’économiste américain faisait le parallèle avec l’alliance de fait entre les malfaiteurs et les ligues de vertu pour la fermeture des commerces le dimanche, comme le rapporte Max Falque :
Les écologistes jouent le rôle des baptistes qui, pour des raisons morales, soutiennent les lois de fermeture du dimanche. Aujourd’hui, au lieu de fermer les magasins d’alcool, ces « baptistes environnementaux » veulent interdire les émissions de carbone. […] Avec des subventions gouvernementales spécifiques aux entreprises pour le développement de technologies propres et un siège à la table des régulateurs, les « contrebandiers environnementaux », agissent comme les bootleggers d’antan.
Face à ce tableau navrant du capitalisme de connivence à la sauce verte, la tâche est immense :
Pour faire face à cette nouvelle religion mortifère, la mobilisation intellectuelle et politique est la meilleure, sinon la seule, assurance. Reste à imaginer une nouvelle politique environnementale réaliste, efficace, indépendante des grandes entreprises et de l’extrémisme écolo-bobo-médiatique. Vaste programme. [… ] Dénoncer le système n’est pas un gage de réforme, mais il est pourtant légitime de se demander à qui profitent certaines réglementations environnementales. […] Quels seront leur impact réel ou leurs effets pervers éventuels sur la protection et la gestion des ressources du milieu ?
Max Falque, Revue des Deux Mondes, « Écolos, grand capital… même combat ? », février 2020 [article seul, numéro complet].