Students for Liberty et Atlas Network ont publié sous la direction de Tom Palmer un petit ouvrage : Après l’Etat Providence, les politiciens ont volé votre avenir, vous pouvez le reprendre (Libréchange 2016). C’est l’article introductif « La tragédie de l’État-providence » de Tom Palmer qui a retenu mon attention car il met en évidence que le fameux avertissement de Garrett Hardin concernant la destruction des ressources environnementales en libre accès s’applique aussi aux biens et services qu’entend fournir l’état providence. Il rappelle que la pêche ouverte à tous et sans contrôle et/ou droit de propriété sur la ressource halieutique aboutit inexorablement à l’épuisement de la ressource. Il en est de même avec l’État-providence ou chacun est incité à se comporter comme le pêcheur irresponsable sauf que la ressource que nous pillons appartient à chacun de nous. Chaque individu cherche à s’approprier le maximum de ressources de ses voisins et en même temps ses voisins cherchent à s’accaparer ses ressources. L’État providence instaure ce que Bastiat a appelé le « pillage réciproque » car si je n’obtiens pas une subvention du gouvernement, quelqu’un d’autre l’obtiendra. Par ailleurs les pilleurs réciproques se donnent bonne conscience en se disant que les avantages qu’ils obtiennent ne sont qu’un juste retour de ce que la puissance publique leur a pris par la force sous forme d’impôts et de taxes.
Pour autant cette tragédie va au-delà de celle du pêcheur car notre pillage réciproque implique non seulement des ressources pour organiser le pillage de nos voisins mais aussi des efforts pour prévenir le pillage par ces mêmes voisins. A terme on constate l’épuisement des ressources et c’est vers cette tragédie que nous conduit l’état providence. Cependant ce pillage mutuel n’est pas sa seule conséquence : il a créé une crise après l’autre, chacune d’elle un effet pervers des politiques insensées voulues par des politiciens qui n’ont pas à supporter les conséquences de leurs politiques
Palmer donne plusieurs exemples :
-l’endettement insensé pour satisfaire les promesses électorales,
– les politiques agricoles
– la déresponsabilisation engendrée des systèmes de sécurité sociale
– le système de solidarité des retraite sans capitalisation, comparable au schéma de la pyramide « Ponzi »
En fin de compte l’État a peut-être pour mission de protéger les « droits » des citoyens mais non de les gérer !
Max Falque